Les Sentiers de Cerise, Randonnées Botaniques

Les Sentiers de Cerise, Randonnées Botaniques

REGLEMENTATION ET PRECAUTIONS DE CUEILLETTE


REGLEMENTATION ET PROTECTION

"L'acte de cueillette de végétaux et de champignons sauvages
n'est pas un droit mais une tolérance"
(Linda Louis)

 

En effet, chaque terre en France a un propriétaire, qu'il soit public ou privé.
Légalement, tout ce qui est cueilli sur un terrain sans l'accord du propriétaire est assimilé à du vol.
Les textes de loi en la matière visent à protéger l'environnement et les propriétaires d'éventuels abus.

 

D’après l’article  R163-5 du code forestier, tout prélèvement sans autorisation inférieure à 10 litres est passible d’une amende maximale de 750 €. Au-dessus de 10 litres, la sanction peut atteindre 45 000 € d’amende et 3 ans d’emprisonnement. Cette peine peut être portée à 75 000 € d'amende et 5 ans d'emprisonnement en cas de circonstances aggravantes : plusieurs personnes ou complices, violences sur autrui, actes de dégradation... 

 

Pour un propriétaire, le fait de ne pas avertir par un panneau «cueillette interdite» n'est pas une faute et n'autorise pas les ramasseurs à pénétrer sur la propriété que ce soit un bois, un pré, un champ, etc.

Il est donc vivement conseillé de demander l'autorisation au propriétaire, de respecter les lieux, les animaux et les panneaux d'interdiction, de ramasser avec parcimonie et de consulter les arrêtés préfectoraux et communaux en mairie.

 

Diverses sources peuvent vous aider à y voir plus clair et à avoir la bonne attitude:

 

Protection des plantes

De nombreuses espèces végétales sont protégées sur l'ensemble du territoire français et sont mentionnées dans l'arrêté du 20 janvier 1982 et modifiés par les arrêtés du 31 août 1995 et du 14 décembre 2006.

Vous pouvez vérifier si une espèce est protégée sur le site de l'INPN (Institut National du Patrimoine Naturel

https://inpn.mnhn.fr/accueil/index

 

La cueillette peut également être réglementée plus localement par des arrêtés préfectoraux dans certains départements, parcs nationaux et zones protégées. Vous pouvez vous renseigner auprès des autorités locales compétentes (préfecture, mairie, ONF, association écologique, syndicat forestier...)


22/02/2022
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REGLES D'OR DU BON CUEILLEUR

  • Règle n°1 et la plus importante

Etre sûr à 100% de ce qu' l'on cueille. Il est important de bien identifier la plante que l'on veut prélever.

N'hésitez pas à vous rendre sur le terrain avec des personnes connaisseuses et des ouvrages spécialisés.

Certaines appli sur smartphone peuvent aussi aider sur le terrain de manière interactive.

Mais au début, il est préférable de ne pas s'aventurer seul pour éviter les confusions.

Rappelons qu'en France environ 300 plantes sont toxiques, dont une centaine est mortelle. 

On ne joue donc pas avec le feu et une grande prudence reste de rigueur !

 

  • Apprendre à reconnaître les plantes toxiques

Connaître et reconnaître les plantes toxiques et mortelles permet d'éviter bien des désagréments comme une intoxication pouvant grave et irréversible. Le film INTO THE WILD, tiré d'une histoire vraie, en est un exemple éloquent.

 

  • Etre vigilant sur la zone de récolte

La pollution est présente dans de nombreuses zones. Les endroits les plus pollués sont les bords de route, les zones de culture (pesticides, produits phytosanitaires...), les lignes de chemin de fer, les rives de cours d'eau (divers polluants, animaux morts, excréments), les zones industrielles, les environs de ville et villages.

Il est recommandé de cueillir à plus de 100m des axes routiers et des lieux de pollution potentiels.

 

  • Cueillir sain

Prélever des spécimens parfaitement sains et sans tâche ou zone de pourriture et non grignotés par les animaux. Privilégier une cueillette à plus de 50cm du sol pour diminuer les risques d'excréments ou d'urine.

 

  • Prélever avec parcimonie

Il est important de ne cueillir que ce dont on a besoin et au maximum 1/3 de la zone pour ne pas fragiliser la survie de l'espèce. Ne cueillir que la partie dont on a besoin en évitant d'arracher les racines si cela n'est pas nécessaire, en sectionnant proprement avec l'ongle et l'index ou avec des ciseaux ou sécateur.

Laisser le plus possible des spécimens en bonne santé pour assurer la reproduction.

 

  • Choisir le bon moment

Récolter par temps sec, de préférence en milieu de journée pour éviter l'humidité de la rosée. Cela permettra une meilleure conservation surtout en cas de séchage.

 

  • Trier, laver, compartimenter

Triez les plantes directement au moment de la récolte mais aussi à la maison au moment de la préparation ou de la conservation. Lavez abondamment les plantes à l'eau claire. Les faire tremper dans de l'eau vinaigrée en cas d'utilisation crue, puis rincer. Cela limitera les risques de parasites, mais l'idéal sera la cuisson pour les éradiquer totalement.

Si vous cueillez plusieurs espèces en même temps, les stocker dans des contenants différents (paniers, sacs de toile ou en papier) pour bien les séparer.

 

  • Privilégier les jeunes plantes

Récolter des plantes jeunes ou les parties sommitales récentes car plus riches en substances actives.

 

  • Conserver ou cuisiner le plus rapidement possible

Utiliser idéalement  les plantes récoltées dans les 4h qui suivent la cueillette, afin de conserver une bonne teneur en nutriments et éviter qu'elles ne s'altèrent, même en cas de séchage.

 

 

 


22/02/2022
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LES RISQUES A CONNAITRE

Cueillir et glaner n'est pas sans risque. Loin de là.

Hormis la toxicité des plantes qui peut amener à un empoisonnement plus ou moins sérieux, pouvant aller jusqu'à la mort, il existe d'autres éléments à prendre en compte.

On a évoqué la pollution dans le paragraphe précédent et des précautions à prendre pour éviter de cueillir des végétaux pollués.

Il existe différents parasites et bactéries présents dans la nature pouvant avoir un impact sur la santé en cas d'ingurgitation.

Le but n'est pas de créer une psychose ou de vous faire peur mais , il est important de bien s'informer et de prendre certaines précautions pour éviter les problèmes et de garder le plaisir de la cueillette.

 

Les parasites

  • L'échinococcose

C'est une maladie assez rare mais très virulente transmise par un ver plat (Echinococcus multilocularis) contenu dans les selles des animaux sauvages ou domestiques. La contamination se fait par absorption des plantes souillées par ces excréments. Les oeufs se fixent dans le foie et les organes et les séquelles peuvent être irréversibles. Les symptômes sont des douleurs au ventre et une forte fièvre. Ils peuvent parfois apparaître plusieurs années après. 

Il existe cependant des traitements par voie orale (antiparasitaire) ou par le biais de la chirurgie.

Ce parasite est surtout présent dans le quart Nord-Est de la France et dans les Alpes et le Massif Central.

 

  • La fasciolase ou douve du foie

La douve du foie est aussi une maladie transmise par un ver plat (Fasciola hepatica) présent dans les excréments des ruminants comme les moutons, les vaches ou les chèvres et indirectement dans l'eau des rivières et en particulier dans de nombreux végétaux aquatiques. La plante la plus fréquente est le cresson des fontaines.

Les larves se fixent dans la paroi intestinale et le foie, ainsi que d'autres organes. Les symptômes sont entre autres des douleurs abdominales, de la fièvre, des vomissements ou une perte de poids. Ils apparaissent en général environ 3 mois après l'ingestion. On peut traiter avec des médicaments antiparasites.

 

 

Les bactéries

  • La leptospirose

C'est une maladie véhiculée par des bactéries, les Leptospira, qui sont présentes dans les urines de divers animaux (rongeurs, chiens, porcs, vaches...) qui contaminent les sols et les eaux, sources directes et indirectes de la contamination humaine. Les symptômes peuvent être très variables et donc pas toujours évidents à diagnostiquer. Ils apparaissent en général entre quelques jours et 2 semaines. On peut traiter la leptospirose avec des antibiotiques.

 

  • La borréliose ou maladie de Lyme

La maladie de Lyme est transmise lors d'une morsure de tiques porteuse d'une bactérie (Borrelia burgdorferi). 

Après la piqûre, une boursouflure peut apparaître pendant quelques jours. Cela est un signe à ne pas négliger. La maladie s'installe au fil des mois provoquants des symptômes neurologiques, dermatologiques, articulaires et autres parfois assez graves et invalidants. Prise à temps (dans les jours suivant la morsure), la maladie se traite avec des antibiotiques. Si ce n'est pas le cas et que la maladie est installée, il est plus difficile d'en guérir et de traiter les symptômes.

La meilleure prévention est de d'inspecter ses vêtements et l'ensemble du corps après chaque balade dans la nature, surtout en périodes humides (printemps et automne), afin de vérifier s'il n'y a pas de morsure ou de tique encore accrochée à la peau.

 

  • La toxine botulique

La toxine botulique est une intoxication alimentaire grave provoquée par une bactérie sous forme de spores (Clostridium botulinum). Elle est présente dans les plantes et végétaux proches de la terre et dans les intestins des animaux. Elle amène à une paralysie des muscles respiratoires dans les 12 à 36h pouvant mener à la mort. Heureusement elle reste assez rare dans notre pays

Elle a la particularité de se développer en l'absence d'oxygène et d'aimer la présence de l'eau. C'est pour cela qu'elle se développe facilement dans des conserves stérilisées défectueuses, dans les pestos conservés trop longtemps ou dans les huiles aromatisées.

 

 

Conseils de cueillette pour éviter les contaminations

  • Eviter de cueillir dans les zones de pâturages sur s'il y a des ruisseaux à proximité, le long des coulées (passage des animaux). Privilégier le coeur d'une station de cueillette

 

  • Choisir des végétaux sans aucune tâches, non souillés et loin d'excréments

 

  • Laver abondamment tout ce que vous cueillez à l'eau claire puis faire un trempage dans de l'eau vinaigrée

 

  • Dans le cas de parasites, il est préconisé de faire cuire les aliments (10 min à 60°, 5 min à 70° ou 1 min à 100°) ou par le séchage des plantes à ras le sol. En effet, les oeufs sont détruits par la chaleur ou le séchage mais par contre ils survivent à la congélation

 

  • Pour la maladie de Lyme, la meilleure prévention est d'inspecter ses vêtements et l'ensemble du corps après chaque balade dans la nature, surtout en périodes humides (printemps et automne), afin de vérifier s'il n'y a pas de morsure ou de tique encore accrochée à la peau

 

  • Pour la toxine botulique, afin de remédier à une possible intoxication, sécher les plantes ou les consommer rapidement (dans les 24-48h). Si ce n'est pas possible, on peut avoir recours à la cuisson à haute température: 85° pendant 15 min, mais dans ce cas seule la toxine est détruite et non pas les spores, ou 150° au four pendant quelques minutes mais on va détruire une grande partie des nutriments. Pour les pestos, soit on les incorpore dans un plat cuit soit on le mange en tartine assez vite après la cueillette

05/03/2022
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